5 décembre 2011

Mon monde s'écroule, je suis assise dans ma voiture, je viens de raccrocher, éberluée, choquée, sans voix, sans possibilité de réagir, bloquée...
Impossibilité de croire ce que je viens d'entendre, non, c'est une blague, un canular, j'ai juste rêvé, non, je n'y crois pas. Non, pas lui...

Les larmes commencent à couler sur mes joues. Mon corps reprend vie, les mécanismes se mettent en marche et c'est un torrent qui jaillit de mes yeux...

Mais on m'attend. Je dois gérer, je n'ai pas le choix alors je débranche mon cerveau et me mets en pilotage automatique. Je dois gérer, au moins jusqu'à ce soir....

Retour sur la même route, les mêmes embouteillages et ce ballet de motos qui passent. Je me surprends à toutes les regarder, à toutes les attendre, à en attendre une en particulier. Une qui ne passera jamais, plus jamais. Et je fonds.

Moi, Kindy la petite fleur, d'un naturel souriant et toujours de bonne humeur. Mon rayon de soleil s'en est allé, mon ciel s'est assombri, la petite fleur s'est mise à faner.



Et cette fille, Anna, que j'ai portée à bout de bras, sans trop savoir comment et pourquoi, heureusement qu'elle est là. Une intuition qui m'a menée à elle, je ne le sais pas encore, ma légende personnelle.
Là pour elle, là pour moi, ensemble au combat.



Au fond du trou, ce trou noir si béant dans lequel je n'aurais jamais imaginé tomber. Ce trou noir dont j'ignorais même l'existence. J'y suis, c'est bien moi. La lumière, tout en haut, beaucoup trop haut, inaccessible. ELLE est là, me tend la main, me réconforte, ne m'oublie pas, me rassure : "je suis là, ne t'en fais pas". Mais malgré cette aide si précieuse, sa main est beaucoup trop loin.
Il faut que je sorte de là. Et si je ne peux pas remonter, je dois au moins trouver une issue.
Je dois sortir de ma vie, pour mieux y revenir...


Fin d'année, les gens sont à la fête. Pas moi.
Je crois qu'au fond, je le prendrais comme une trahison. J'aurais trop l'impression de l'oublier, de le trahir si je me remettais à croquer la vie, rire, savourer, profiter. Parce que quelque part, il faudrait que j'oublie ma peine. Et ma peine est la dernière chose qui me relie à lui. Je veux pas le perdre...

Et pourtant je veux aller mieux, sortir de cette spirale, de cet état d'esprit qui me fait vivre dans le noir. Je veux revoir la lumière !

Et y a Anna, avec son voyage. Ce voyage dont je rêve secrètement depuis des années : la Patagonie en sac à dos ! Et puis y a ce salaire que je n'ai quasiment pas touché. Et puis y a ma grand-mère, plus généreuse cette année que toutes les autres et qui me dit en me donnant cet argent "utilise le bien". Si elle savait...

Ma décision est prise.